mercredi 20 novembre 2013

Poème "A la santé" Apollinaire (Alcools)


A la santé : Intro en 3 étapes sans oublier la lecture avant ou après la problématique :
quels sont les buts de l'écriture carcérale
A/Le thème du temps B/L'univers carcéral C/Donner du sens (à la prison)
a/Une forme close : le fragment I et VI ont des ressemblances :
« avant d'entrer dans ma cellule » est l'arrivée en prison alors que le dernier extrait montre la sortie « le jour s'en va » et reprise du mot cellule.
Le temps en prison dessine une boucle.
a) le dénuement (de « nu »)
Tout prisonnier doit se mettre à nu en arrivant
I :
mais en plus il y a une ressemblance entre « Guillaume » et les murs qui l'entourent pour la nudité
VI :
et pour la pâleur
IV :
a) en écoutant : pour ne plus être seul, le prisonnier utilise l'ouïe
Relever les sons faits par les autres prisonniers : fragment I, II (strophe 3), le gardien (III).
Enfin, il y a un son symbolique, impossible à entendre, d'une cellule à l'autre : poème IV, strophe 3 :


b/La répétition :
le temps des prisonniers est un éternel recommencement : valeur itérative du présent et mots « tournons » ou vers répétés dans l'extrait III : v1 et 2 ou 7 et 8
b) le motif de la chaîne réelle ou symbolique
La chaîne symbolise la prison ou l'esclavage. Ici elle est d'abord un bruit :
IV :
C'est aussi la chaîne des mains :
« chantante ronde » I vers 7 et 8
Enfin, c'est un symbole
III V.4 :
image surréaliste qui montre que le prisonnier n'a presque pas de vue
VI : « « Et prisonnier sans horizon/ je ne vois rien qu'un ciel hostile »
b) en priant :
seul le poème IV rappelle un peu la Ballade des pendus de Villon. Dieu est destinataire
pour demander....




c)l'ennui : du coup le poète se lasse IV « Que je m'ennuie » et fragment V « Que lentement passent les heures », cela rappelle le poème « Le pont Mirabeau » avec le refrain :
« les jours s'en vont je demeure »
c) le spectre de la mort
I strophe 2 : histoire de Lazare à l'envers
Au lieu de rescusciter, il rentre dans la tombe, « la fosse » (III)
Enfin, on pense à la mort à cause du champ lexical
V, vers 2
ou à la mouche (IV) compagne des cadavres...
c) en écrivant
relever le champ lexical de l'écriture
Le poète se décrit en train de faire ses poèmes dans le texte II
et cela lui apporte de la joie « les pitres »
Mais au poème IV, son moral s'est dégradé « ce désespoir qui la gagne »

l'écriture sert surtout à ne pas perdre l'esprit « débile raison » et la lumière du dernier poème est autant celle de la lampe que celle de l'esprit : « belle clarté chère raison »
Conclusion : Seul poème où le prénom de Guillaume apparaît (inspiration autobiographique)
Ouverture avec Villon (Epitaphe) //opposition entre le « nous » fictif de Villon qui le  rapproche de ses "frère humains" et la solitude exprimée chez Apollinaire qui conclut par un dialogue avec lui-même

lundi 4 novembre 2013

La loreley vue par Apollinaire


« La loreley »
A ajouter aux éléments classiques de l'étape 1 de l'introduction : la situation du texte dans le recueil : -dans une sous-partie du recueil Rhénanes(poèmes parmi les plus anciens, écrits en Allemagne)
vocabulaire à retenir : distisques (strophes de 2 vers)
Alternance de récit et de dialogue d'une strophe à l'autre
les vers sont parfois des alexandrins, mais la manière de compter ou non le E muet n'est pas classique.
Préparation demandée sur les personnages :
la femme (sorcière éponyme) et l'évêque, puis les chevaliers ; enfin l'amant qui ne parle pas (réel ou vision?)
problématique possible :
Comment la reprise d'une légende ancienne exprime-t-elle un lyrisme très personnel ?
Penser à lire le texte à l'oral
I/ Légende :
associée à un lieu : le Rhin (comme cette partie du recueil Rhénanes)
comme dans les contes de fée, un temps imprécis, couleur médiévale ( = Moyen Age) avec les chevaliers et l'évêque, et bien sûr la chasse aux sorcières.
Forme du distique qui aide la compréhension pour séparer les répliques.
Le manichéisme Vierge et sorcière
passé simple du récit, souligné par la faute de conjugaison volontaire « l'absolvit »

II/Mourir d'amour : le feu
1/métaphore des flammes et des yeux
« je flambe dans ces flammes » contagion de l'amour
« ses yeux brillaient comme des astres »

2/lyrisme de la douleur amoureuse et répétition « mon cœur me fait si mal... »
prénom décomposé et répété « Lore en folie » et répétition régulière de son nom en début ou fin de vers : reprise d'un poème allemand mais aussi référence au mythe antique d'Echo (écho des cris des chevaliers et répétitions) et Narcisse (dans le livre Les Métamorphoses d'Ovide)


III/ la boucle du destin : l'eau
thème de l'eau et du miroir « pour me mirer une fois encore » (Narcisse amoureux de son reflet dans le mythe)
à la fois séduction et destruction
« si je me regardais il faudrait que j'en meure »
« et mon amant s'y tient il m'a vu il m'appelle »
allitération en [m]
strophe 17 et 18 : alternance en miroir de récit parole parole récit/chiasme de la place de Rhin et amant
métamorphose finale par le jeu de la métaphore :
« ses yeux couleur du Rhin  ses cheveux de soleil »
le poème se conclut sur les 2 motifs de l'eau (du fleuve) et du feu (céleste) utilisés pour décrire les attributs de la séduction de la figure féminine « aux yeux tremblants » « ses cheveux déroulés »

Pour conclure comme dans le mythe où Echo la nymphe se métamorphose, Loreley est devenue le Rhin quand le Rhin engloutit Loreley.Le motif légendaire, simple en apparence se complique de jeux symboliques (les éléments eau et feu, les miroirs, la réversibilité). Dans Alcools, Apollinaire exprime souvent la douleur apportée par l'amour, avec lyrisme ( parle de lui-même mais d'une façon musicale, c'est à dire sublimée par l'art).